mercredi, mai 18, 2005

Allah


"En vérité, Allah a quatre mille Noms. "
Mille ne sont connus que d'Allah;
Mille d'Allah et des Anges;
Mille d'Allah, des Anges et des Prophètes.
Quant aux mille Noms restants, les croyants les connaissent.
Trois cents se trouvent dans la Thora;
Trois cents dans l'Évangile;
Trois cents dans le Psautier;
et Cent dans le Coran : quatre-vingt dix-neuf d'entre eux sont manifestes, un seul est caché"
Cf. par ex. F.RAZI, Traité sur les Noms Divins, I, 192.

Un jour, toutes les richesses d'un pays entier ont été officiellement données à un quidam choisi au hasard.

"Est-ce bien sérieux ?", allons-nous penser
"Mérite-t-il vraiment cela ?"
"Que va-t-il faire avec tout ça ?"...

Dieu fait infiniment plus encore : il nous a légué l'univers en héritage...
Quelle valeur peut bien avoir une vie ? Et, au vu de ce qu'il en fait généralement, est-ce bien raisonnable de confier la vie à un être humain ?...

Il n'arrive pas à un homme ce qu'il mérite, mais ce qu'il est.

Si tu mens alors ce mensonge va se refléter dans ton monde et venir déformer ta perception de la réalité. Dieu seul sait à quelle Heure. Dès lors, tu ne sauras plus qui croire. Si tu te méprise toi-même, alors c'est un cancer que tu vas nourrir en toi, si tu vole, cela te rattrapera aussi, implacablement, "mathématiquement"...

Maintenant, que va-t-il se passer si tu aimes ?...

« Mon cœur est capable de prendre toutes les formes distinctes : il est le cloître, un temple pour les idoles, une prairie pour les gazelles, la Kaaba pour le pèlerin, les Tables de la Loi de Moise, aussi le Coran ; L'Amour est mon credo ; de quelque côté que se tournent ses montures, l'amour est mon credo et ma foi. » Ibn Arabi.

Connais-toi toi-même, tu connaîtra ton Seigneur !

mardi, mai 17, 2005

Vibration



"Peut-être que l'amour
c'est ce mouvement par lequel
je te ramène doucement vers toi-même."

Antoine de Saint-Exupéry

samedi, mai 14, 2005

Sentence de Râbiah

Un homme hors de lui disait à Dieu : " Ô Dieu ! ouvre moi enfin une porte pour parvenir à toi." Râbiah était assise là par hasard et elle lui dit : " Ô insouciant ! est ce que cette porte est fermée ? "


70 fois par jour Dieu descend dans notre coeur. Mais Il ne parvient que rarement à y pénétrer... car nous ne laissons notre coeur que plein de nous mêmes !

Al-Anfal - 8:24 Ô vous qui croyez ! Répondez à Allah et au Messager lorsqu'il vous appelle à ce qui vous donne la (vraie) vie, et sachez qu'Allah s'interpose entre l'homme et son cœur, et que c'est vers Lui que vous serez rassemblés.

Il me dit: Je suis plus proche de chaque chose que sa connaissance ne l'est d'elle-même; sa connaissance ne peut aller au delà d'elle-même vers Moi, et la chose ne Me connaîtra pas tant qu'elle se reconnaît à elle-même.

vendredi, mai 13, 2005

Mille est une nuits. (suite...)


Un homme distingué vit Majnûn tamisant de la terre au milieu du chemin, et lui dit : " Ô Majnûn ! que cherches-tu ainsi ? " - " Je cherche Leïla, " répondit-il. - "comment peux-tu espérer trouver ainsi Leïla ? reprit l'interlocuteur; une perle si pure serait elle dans cette poussière ? " - " Je cherche Leïla partout, dit Majnûn, dans l'espoir de la trouver un jour quelque part."

Humours

Humour juif :
Deux juifs se disputent : "Je te dis que le noir et le blanc sont des couleurs !"
Non ! répond l'autre, ce ne sont pas des couleurs !...
"Allons voir le Rabbin alors !"... et ils vont consulter le Rabbin à propos de leur problème.
"Rabbin, est-que le blanc et le noir sont des couleurs ?"
"Oui" dit le Rabbin
"Ah ! tu vois ! la télé noir et blanc que je t'ai vendue, c'était bien une télé couleur !..."

Humour soufi :
Un jour, Nasr Eddin acheta dans une boutique de vêtements un chalvar [pantalon]. Au moment de régler, il se dit: «Ne devrais-je pas prendre, à sa place, un djubbé [robe flottante] ?»
Il l'échangea ainsi contre ce vêtement dont il fit l'essai et qui lui alla à ravir.
Il était sur le point de partir quand le vendeur lui rappela qu'il n'avait pas payé.
Le Hodja prit un air étonné :
- Comment ?! Ne l'ai-je pas échangé contre le pantalon ?
Le marchand, ahuri, bégaya:
- C'est vrai, mais tu n'as pas non plus réglé le pantalon !
Nasr Eddin le raisonna :
- Quel drôle de boutiquier tu fais ! Tu voudrais me faire payer une marchandise que je n'achète pas ?!!

Etre ou ne pas être...


Philo : sans le noir est-ce que le blanc existe ? sans le blanc est-ce que le noir existe ?



Soufisme : Si votre pensée est une rose,
vous êtes un jardin de rose;
si c'est une épine,
vous êtes un carburant pour un fourneau.
Rumi, Mathnawi (Mesnevi), II, 278

jeudi, mai 05, 2005

Voyages...


«Tout est beau, seul le coeur non poli rend les choses laides.»

«L'Amour amincit le voile qui nous sépare de la Réalité divine. On éprouve une joie profonde du fait de cette proximité et on est alors envahi par la perception de la beauté.»

«L'Amour est la monture de l'esprit. C'est à travers lui que l'on connaît toute chose.»
Sidi Hamza


La connaissance par l'expérience

Si les réalités spirituelles voilées au regard (baçar) ne sont perceptibles qu'à la vision (baçîra) du coeur (qalb), il n'est possible de saisir le sens des choses cachées qu'avec l'aide d'une expérience spirituelle. Les soufis considèrent cette expérience comme une éducation (tarbiyya). Il est nécessaire, selon eux, de rééduquer l'âme dont la réalité "brute" (opaque) s'interpose entre la vision du coeur et les réalités spirituelles.

L'expérience mystique est le passage d'une conscience (shû`ûr) du sacré en puissance à une réalisation en acte de la condition sacrée de l'Homme. Par le biais du dévoilement des Vérités divines, l'individu traverse deux niveaux de conscience spirituelle importants: les états (hâl) et les stations (maqâm) spirituels.

L'état spirituel (hâl) est vu par les soufis comme une sensation qui émane du fond de l'être. C'est une "rencontre" (wajd) de l'âme en état d'accueil, avec les Lumières divines. Ce peut être un état de nostalgie (shawq), de crainte révérencielle (hayba), d'épanouissement (bast)… Il survient furtivement et échappe à tout contrôle. Le hâl disparaît aussi rapidement qu'il est venu.

La station spirituelle (maqâm) est une expérience plus durable que la précédente. C'est l'affermissement du hâl dans la conscience. Ainsi, l'état (hâl) de gratitude (al-shûkr) qui, lors des expériences, apparaît et disparaît, devient une station stable une fois réalisé pleinement. Le maqâm est une "demeure spirituelle" (manzil), un gîte d'étape du voyageur.

Beautifully human

Nous avons plongé dans l'’Essence
Et fait le tour du corps humain
Trouvé le cours des univers
Tout entier dans le corps humain
La Torah et les Évangiles
Les Psaumes et le Coran Toutes paroles écrites
Se trouvent dans le corps humain.
Dieu se trouve là où le porte ton désir :
Tout entier dans le corps humain
Yunus Emré



Je suis le miroir du monde
Puisque je suis un homme
L’océan où la Vérité prend forme
Puisque je suis un homme
Je peux écrire la Torah Je peux égréner
l’Évangile Percer les mystères du Coran
Puisque je suis un homme.
Daimi

"La ilaha illa'l-'ishq"
"Il n'y a pas de divinité sauf l'Amour"

Formule souvent utilisée chez les soufis turcs

"Dis-moi ce que tu cherches, je te dirai qui tu es :
Si tu es à la recherche de la demeure de l'âme, tu es une âme ;
Si tu es en quête d'un morceau de pain, tu es du pain.
Si tu peux saisir le secret de cette subtilité, tu comprendras :
Chaque chose que tu recherches, c'est cela que tu es".

Viens, viens, viens... qui que tu sois, viens !
Viens aussi que tu sois infidèle, idolâtre ou païen,
Notre couvent n'est pas un lieu de désespoir;
Même si cent fois tu es revenu sur ton serment, viens!

Celaleddin Rûmi, dit Mevlânâ
(poète et mystique turc, fondateur de la confrérie des Derviches Tourneurs, 13ème siècle)

Un jour dans les rues de Basra, on demanda à Rabia (*) pourquoi elle portait une torche dans une main et une cruche d'eau dans l'autre, et elle répondit :

"je veux jeter le feu dans le paradis et verser de l'eau dans l'enfer pour que ces deux voiles disparaissent et que l'on voit clairement qui adore Dieu par amour et non par crainte de l'enfer ou par espoir du paradis".

(*) Rabia, dite la "Sainte de Basra" (ou Bassorah, ville aujourd'hui située dans le sud de l'Irak), est morte en 801. Elle a introduit l'image de l'amour désintéressé dans le soufisme, une image très présente dans la spiritualité turque. Cet amour qui porte en lui-même sa raison d'être est devenu le thème central du soufisme. Presque tous les poètes mystiques en Islam, et tout particulièrement les poètes turcs, ont exprimé l'idée que "l'amoureux doit être sur la voie de l'amour de sorte qu'il ne se souvienne plus de l'enfer ou du paradis".
Au cours des siècles, cet amour mystique a fortement imprégné l'islam pratiqué par les Turcs, qui se distinguent en cela d'autres peuples où, dans le rapport au divin, c'est la peur et la crainte qui dominent.
Rabia est l'une des rares figures féminines faisant l'objet de vénération dans le monde musulman. Ancienne esclave affranchie par son maître, l'amour de Rabia pour Dieu était absolu ; il n'y avait pas de place pour quelqu'autre pensée ou quelqu'autre amour que ce fût. Résultat : elle ne se maria pas. Son seul désir était de se perdre dans la contemplation de "Celui qui a créé les fleurs et le printemps". "Ô Bien-Aimé des coeurs...", c'est ainsi que Rabia s'adressait à Dieu dans ses poèmes...
un peu plus sur Rabia : http://jdepetris.free.fr/Livres/retour/retour21.html